Au Rythme des Alizes

Les alizés de Djinam

Soudain sorti derrière une longue chaîne de montagne, le soleil arrosa d’une douce lumière les versants parsemés de manguiers, de kapokiers…,de jacquiers, dans lesquels des makis s’amusaient à se tirer la langue ; des chauves-souris se retiraient pour s’abriter. Cette belle lumière envahissait les champs de riz, les champs d’ambrevades…, les bananiers, dont la rosée illumina la verdure. Puis, elle se lança sur les cours d’eau, longés d’arbustes qui dégageaient mille et un parfums, avant de s’éparpiller vivement dans tout M’trouni.

M’trouni se situe au coeur d’Anjouan, au pied du mont Ntrigui ; à quelques 17 km de Mutsamudu, la capitale de l’île.11 compte un millier d’habitants. Il a sûrement connu, comme les autres villages des Comores, une surpopulation.Mais il en est qu’aujourd’hui, le village compte une population clairsemée : les M’trouniens, pour une raison ou pour une autre, font, à bord de kwassa-kwassa, vedette de pêche, la périlleuse traversée clandestine vers Mayotte, île comorienne restée sous tutelle française.

Or, malgré les plaies laissées par ces exodes, l’entrain, la joie de vivre ne manque pas dans cette cuvette, où poussent autour de la médina et de la grande mosquée de vendredi, d’innombrables maisons en dur et des cabanes en tôles ondulées, entourées de quelques cases en feuilles de cocotiers délabrées.